vendredi 9 mars 2012

L'Asia : pas beau, mais bon !

En période de Noël, la façade du restaurant Asia ne choque pas : elle fait penser à ces villages français qui organisent des concours de maisons décorées, avec force guirlandes lumineuses et pères Noël pendus au balcon. Janvier, février passent... Les guirlandes sont toujours là ! Et oui, c'est normal, car c'est la touche maison de l'Asia, qui égaie Quinzambougou depuis de nombreuses années...


A l'intérieur du restaurant, le miracle continue... Ce plafond laqué, ces abat-jour des années 80 (et pour cause, le restaurant existerait depuis 1985), et encore des décorations de Noël... La première fois que je suis entrée, j'ai eu envie de faire demi-tour en courant. Mais l'accueil par une équipe de serveurs sympathiques et très attentifs m'a convaincue de tenter ma chance.



Et finalement, je ne l'ai point regretté.

La carte étant longue comme le bras, je me suis laissée guider par un connaisseur pour choisir les plats.

En entrée, ce furent des sortes de nems dont la pâte était faite de vermicelles cheveux d'ange. Ils se sont avérés excellents. Bon, mon goût pour les assiettes esthétiques n'a pas pu s'empêcher de porter à mon attention le fait que la feuille de salade sur lesquels reposaient ces délicieux mets n'était pas des plus vertes... Je ne dis pas qu'elle n'était pas fraîche, je dis qu'elle n'était pas belle. Mais c'était tout de même très bon.


Ensuite, une double commande à partager : le mi-xao, et des gambas au caramel. 

Le mi-xao, célèbre spécialité vietnamienne faite de nouilles frites et de légumes, était très savoureux. Le principal intérêt de ce plat est que les nouilles croustillantes s'imprègnent peu à peu de la sauce des légumes, et je n'ai pas été déçue, le plat était simple mais bien parfumé. 

Ensuite, les gambas : là encore, la vue du plat a quelque peu heurté mes pupilles... Mais pas mes papilles, car c'était bon : gambas pas trop cuites, sauce excellente. 



En dessert, nous décidâmes de tenter les bananes flambées. Exercice périlleux dans un restaurant vietnamien. Et bien c'était très honorable aussi. Le serveur a procédé avec beaucoup d'élégance à la cérémonie du flambage, et les bananes, quoique cuites à trop basse température et donc trop peu saisies et caramélisées à mon goût, étaient généreusement arrosées d'un très bon jus. 


En bref, s'il ne propose pas un décor des plus modernes et une présentation des plats les plus soigées, le restaurant Asia propose une cuisine vietnamienne simple, fraîche et pleine de saveurs.

La citation du jour : "on ne pile pas le mil avec une banane molle". Je vous laisse réfléchir là-dessus.


A Quinzambougou, en venant du Loft et en prenant la direction de Niaréla, prendre au 1er feu à gauche la route de Sotuba. L'Asia est environ 500 m plus loin sur la gauche. Il est facilement reconnaissable à ses décorations lumineuses. Tél. : 20 21 22 48
Budget : 

4 commentaires:

  1. Madame,

    Votre blog, qui se tenait jusqu’à présent, mélange de fantaisie et de rigueur, dérape dangereusement vers une violence que je qualifierai d’inouïe, susceptible d’heurter vos plus jeunes lecteurs.

    Vous citant : « en dessert, nous décidâmes de tenter les bananes flambées ».

    Relativement à cette première assertion, force est de reconnaître que flamber ce fruit oblong doit être interpréter comme un acte d’une cruauté gratuite et inutile : ce que vous ne savez pas, c’est que la banane gémit et, dans un vacarme assourdissant imperceptible aux humains de notre espèce, se tord de douleur, ceint de flammes qui lui lèchent sa pulpe sucrée. Je précise que ces cris d’orfraie ne sont entendus que par les autres bananes…et par ma cousine Simone dès lors que cette dernière se déplace affublée d’une banane dans l’oreille ( mais ceci est une autre histoire).
    Lorsque vous vous prêtez à ce cérémonial d’un autre temps, obnubilée que vous êtes à espérer que le rhum ne se consume pas en totalité et priant secrètement qu’il puisse en rester quelques gouttes que vous recueillerez dans la courbure d’une cuillère à café en inox premier prix, clôturant ainsi cette mise à mort inique, vous torturez une amie qui nous parle à tous et toutes. Au travers de ses supplications, inaudibles dans le brouhaha de l’alcool qui crépite, elle implore le pardon d’avoir été elle-même, une création d’une exquise beauté et dotée de milles vertus. Magnifiquement courbée, la banane peut être d’un fort grand réconfort dans la vie quotidienne : par sa douceur, elle soulage le vide de certaines existences, compense des absences, supplée les petites et grandes défaillances. La banane est notre amie. Elle appartient à la catégorie des animaux de compagnie : qui n’a jamais caressé une banane en lui susurrant des mots doux, en la dévêtant de son peignoir ensoleillé, avec un sourire complice qui atteste d’une réelle et naturelle empathie, expression de l’humanité qui sommeille en chacun de nous ? La vouer aux gémonies demeure indigne.
    En outre, europhile et démocrate, je vous rappelle que la banane bleue, reine de toutes les bananes, est une représentation d’une dorsale économique et démographique de l’Europe occidentale. Son nom aurait été inspiré de la forme courbe de cette dorsale et de la couleur dominante du drapeau de l’Union européenne ou de celle représentant traditionnellement le continent européen, le bleu.
    Flamber les bananes (NDLR : jaunes) est un acte grave, pouvant emporter d’importantes conséquences diplomatiques et géostratégiques dans le concert des nations.

    Vous citant : « on ne pile pas le mil avec une banane molle ».

    Relativement à cette assertion selon laquelle vous vous faîtes l’écho de la citation dite du jour (à défaut du plat), il va s’en dire que la règle édictée relève du bon sens et sa publicité par votre intermédiaire s’interprète comme un processus d’aller à confesse de vos pratiques tortionnaires décrites supra.
    En effet, les propriétés nutritives de la banane en vitamine C, vitamine B6 (qui régularise le glucose dans le sang) et vitamine B12 sont indiscutables. Cependant, notre amie perd de sa teneur en vitamine C dès lors qu’elle mûrit. Mélanger une banane molle, donc mûre, donc en teneur très pauvre en vitamine C (vous suivez ?) à du mil est une hérésie dans la mesure où le gloubi-boulga obtenu, outre qu’il favorisera l’étouffement des plus petits, sera très pauvre nutritionnellement. Ainsi, le ratio faible apport nutritionnel / Risque élevé d’étouffement ne milite pas en faveur de cette pratique ô combien désuète. D’où l’explication du rejet de cette pratique dans l’esprit populaire.

    Votre bien dévoué.

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  2. Chère E.

    Manifestement, Me n’est pas un adorateur de vos pratiques et choix culinaires.
    Contrebalançant le fond (de veau) de ce précédent commentaire, je voulais vous féliciter pour votre blog.
    Un blog, c’est l’expression de la liberté, c’est la vie (des autres) et son appétit à soi, lu assis tout en sirotant un bon verre (à soie).
    Constructiviste et criticiste, c’est bien de nous décrire les plats mais je vous inviterai à nous décrire également les galimafrées avec moults détails.
    En effet, apprécier un met formidablement cuisiné, c’est du plaisir et on peut louer à longueur d’âme la symbiose des saveurs, la texture des aliments, la justesse des assaisonnements, la tessiture des noix de St Jacques revenues dans un filet de beurre et agrémentées d’une sauce à l’échalote mais déterminer les désynchronisations constitutives d’un plat raté, c’est de la technique et il faut être foutument doué pour analyser la cause de cet échec.
    Ne s’en prendre qu’aux qualités intrinsèques des aliments, c’est de la facilité. J’ai connu de véritables experts dans la cuisson de l’andouillette qui, entre nous, est visuellement repoussante (pas les experts, la grande blonde botoxée est bien foutue) et ne ressemble à rien quand on la déballe mais exprime une palette de saveurs, une profondeur des émotions quand elle est en bouche. Crier haro sur le baudet de l’andouillette parce qu’elle ressemble à une demi-molle expansée, c’est trop facile. La cuisiner tout en extrayant la graisse afin qu’elle arrive sèche mais parfumée et goutteuse, légèrement poivrée, c’est de l’Art, c’est de la Science, c’est du Talent, c’est de l’Expérience. Et du bonheur à l’arrivée.
    Un plat raté, c’est simple, c’est un plat qui n’a pas su se faire aimer. Et oui !!!Est-ce qu’on arrête de parler aux cons parce qu’ils sont abrutis, prenant le risque d’être vraiment seul dans l’univers ? est-ce qu’on snobe les fêtes de fin d’années en famille parce que mémé pique quand on l’embrasse et papy pue de la bouche comme une infection puerpérale alors que le père noël est coincé dans la cheminée et que les gosses chuinent d’impatience de se contaminer à la peinture au plomb en mâchouillant leurs jouets made in china ? Nannnnnnn !!! Nannnnnnnn !!!! Acceptons la différence : un plat raté, c’est tout simplement un plat réussi mais qui cache son jeu. C’est la fausse blonde qui est une vraie brune et qui virera au vert de gris. Tout le monde ment car personne n’a de cœur (d’artichaut). On cloisonne dans un manichéisme puérile les bons et les mauvais plats. On commence par la ségrégation entre tomates, on finit par l’eugénisme des courgettes, entre les bio et les pas bio et on nous secoue le rouleau molletonné triple-épaisseur qui nous sauvera de la dyspepsie flatulente.
    Aimez les ratés, ils ont souvent beaucoup plus de cœur et d’âme que les mets supposés réussis. Il faut savoir les attendre même s'ils ne peuvent pas aller au même rythme que soi. Ne pas être pressé et impatient. Et tout ceci n‘est pas une leçon de morale.

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    1. Je ne saurai que vous donner raison, Monsieur de Lippée.
      Ce soir : une bourriche d'huîtres et un steack tartare.
      La bourriche : excellente (venue de La Rochelle par l'avant-dernier vol Air-France), fraîche et servie sur un lit de glace... Mais il manquait l'échalote, dans son vinaigre de vin, qui fut funestement remplacée par un vulgaire oignon dogon.
      Le steack : excellente viande de boeuf, mais noyée dans une sauce omniprésente aux cornichons et à la worcestershire sauce.
      Il est très difficile d'analyser les causes de ces deux semi-échecs (semi-, car j'ai tout de même abusé de tout), mais j'ai intuitivement une idée : ces mets furent trop et mal aimés, et on a essayé de leur offrir un lit de traditions et d'assaisonnements attendus mais inaccessibles, faute d'expertise et de talent. Cependant, la dégustation fut divine, car pleine de coeur et d'âme.
      Peu importe donc, ou presque ! Implorons le Dieu de Fénelon : "il nous sera pardonné car nous avons beaucoup aimé".
      Désolée pour votre petit-déjeuner.

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  3. Un simple restaurant asiatique sans plus mais cher.

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