jeudi 8 décembre 2011

Un dimanche à Kangaba

Quand vous dites à un bamakois que vous allez à Kangaba, il vous imagine au pays des griots et des chercheurs d'or, aux confins de la Guinée. Ce post ne concerne pas cette capitale mystique du Mandé, où fut par ailleurs édictée la célèbre charte de Kurukan Fuga, mais le campement qui porte le même nom, à la sortie de Bamako sur la route de Ségou.



A quelques minutes du 3ème pont, et après quelques kilomètres de piste entre les collines, le campement Kangaba, avec ses bougainvilliers, ses arbres et ses tonnelles, vous tend les bras pour vous ressourcer après une semaine ou davantage dans la pollution de la ville. Il s'agit d'un magnifique domaine arboré comprenant un atelier de confection d'instruments de musiques, une (très belle) boutique, un atelier de mobilier, un petit parcours de randonnée sur la colline, des terrains et équipements de sport (volley, foot, kayak), des cases pour y dormir, et, pour ce qui nous concerne plus directement, un bar-restaurant.

Quelques mots sur le cadre, qui constitue en réalité le principal atout du campement : en trois syllabes, je dirais qu'il est tout simplement ma-gni-fique.

Les matériaux utilisés sont naturels : coton brut, bois magnifiquement travaillé et ciré. Une petite touche de fun, dont l'effet est particulièrement réussi en nocturne : les éclairages sont réalisés à partir de ces bassines en plastique multicolore que l'on trouve partout à Bamako. Les cases sont très belles, bien pensées et bien entretenues.

Et je ne saurais achever ces quelques mots sur la déco sans évoquer la piscine, qui n'est pas la plus grande, mais sans aucun doute une des plus belles de Bamako.

L'ensemble est très réussi : malgré l'aridité du site, la combinaison des plantations et du décor rend le campement très chaleureux et très agréable. A quelques minutes seulement de Bamako (30 mn de Niaréla avec le 3è pont, testé pour vous !), il constitue une halte reposante en dehors de la ville.




Maintenant, l'assiette. Car après une bonne rando dans les collines ou une descente en kayak, le sportif du dimanche a faim. 

Les premières fois que j'ai mangé sur place, c'était à l'occasion des célèbres "24 heures de Kangaba", une nuit entière de musique live et de mix, évènement organisé régulièrement au campement. A vrai dire, ces premières expériences ne m'ont pas convaincue : des brochettes de boeuf un peu maigres et trop cuites, accompagnées de frites en petite quantité. Heureusement que la musique et l'ambiance étaient bonnes. 

Mais les expériences suivantes, dominicales cette fois-ci, m'ont conduite à réviser mon jugement. 

Le campement Kangaba propose un menu du jour, ainsi que divers plats classiques (brochettes, grillades...), le tout servi dans des assiettes en terre cuite qui correspondent bien au style de l'établissement. 

Bon, je ne ferais pas le déplacement pour la nourriture (j'ai déjà dit tout le bien que je pensais du cadre), mais ce qui est servi est en général de qualité honnête, et toujours bien frais. Les brochettes sont moins cuites de jour que de nuit, les quantités plus généreuses. Quelques plats ressemblent plus à des essais culinaires qu'à des recettes abouties (notamment le boeuf tikka, ci-dessous à gauche), mais cela reste bon. 


Le service est sympathique. Par contre, il faut bien avouer qu'il manque un peu d'attention pour les clients. Vous pouvez parfois être face à 4 personnes derrière le bar, qui parlent entre elles et manipulent des tickets, sans recevoir pendant plusieurs minutes un seul coup d'oeil vers vos gestes en sémaphore. Sans compter, les soirs de "24h", les interminables histoires de boissons à payer maintenant ou plus tard, et de noms qu'on ne retrouve plus à la caisse au bout de deux tournées. La caisse semble constituer un goulot d'étranglement mal organisé qui nuit à la fluidité du service. 

A noter : le vrai plus de la maison côté papilles, c'est la cave : creusée sous terre et climatisée, elle contient des vins importés dans de bonnes conditions qui en général ne déçoivent pas. Allez y jeter un coup d'oeil ! 

Les cocktails sont bons également (ti-punch, mojito...). 

En résumé, le campement Kangaba propose une cuisine correcte et fraîche, une cave très sympathique, et constitue, surtout, un havre de dépaysement et de calme à quelques minutes du centre ville. Idéal pour un dimanche ou un week-end pour souffler sans prendre la route.

Pour achever en beauté un dimanche de repos à Kangaba, ne rentrez pas par la route de Ségou, mais par la brousse et les rives du canal, dont les abords sont d'une beauté saisissante en fin de journée.

Le campement Kangaba est situé sur la route de Ségou, juste à la sortie de Bamako. Après l'endroit où se termine la 4 voies dotée d'un terre-plein central, prendre la 2è ou 3è piste à gauche (il y a un panneau à droite), puis emprunter la piste pendant quelques km (parcours bien fléché). Tel. : 76 40 30 37
Budget : 

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