lundi 19 décembre 2011

Repos et sac

Ce blog fait relâche jusqu'à fin décembre. A très bientôt pour de nouvelles aventures culinaires. Articles en cours de maturation : Da Guido, Blabla, Badalodge, et quelques découvertes. Et deux posts qui demandent un gros boulot : le fameux "comparatif pizzas", tant attendu, et un petit "où manger le dimanche soir ?".

Info en primeur, on me souffle à l'oreillette que le fameux restaurant éthiopien dont je vous avais parlé ici ouvrira ses portes dans quelques jours... Il s'appellera l'Abissinia. Mais chut ! On en reparle à la fin du mois, ou au plus tard début janvier. 

Pour vous aider à patienter, et au cas où vous chercheriez quelques idées de recettes pour les agapes qui se préparent, voici quelques liens vers des blogs culinaires sympa et appétissants :

Beau à la louche
So food so good
Food intelligence
La marmite de Gaston
C du beau !
Very easy kitchen

De belles photos, des textes souvent pleins d'humour, et des recettes qui changeront du tournedos Rossini et de la bûche glacée...

Bon appétit, et joyeux Noël à tous !

mardi 13 décembre 2011

Les petits pains de Siby

A Bamako, la plupart des baguettes que l'on trouve sont de facture industrielle, avec une mie aérée et une croûte trop fine qui laisse le pain sécher en quelques heures. Rien ne vaut un bon petit pain de brousse, avec un goût authentique et une durée de conservation bien plus longue. La boulangerie de Siby en propose d'excellents. 


Comment reconnaît-on une boulangerie en brousse ? Pas à l'écriteau, en général absent, mais au tas de bois qui attend la prochaine fournée devant la boutique.

Voici la boulangerie de Siby : à droite, la pièce où le pain est pétri (de manière artisanale, à la main, évidemment), et à gauche derrière les seckos, le four.


Pour la trouver, c'est facile, il faut entrer dans le bourg de Siby, et tourner à gauche juste après le marché, à cet endroit : 


Quand on arrive à Siby en milieu de journée, tout ou presque est en général déjà vendu. Mais le boulanger en prépare toujours une fournée dans l'après-midi, prête vers les 15-16 heures. Vous pouvez passer commande à l'avance, et récupérer votre pain tiède en redescendant de l'arche ou de la cascade. C'est aussi l'occasion de bavarder avec le maître des lieux et de visiter son domaine. 


Pour ma part, je ramène toujours au moins une dizaine de baguettes sur Bamako. Elles se congèlent très bien. 

Ces petits pains sont excellents tièdes au sortir du four, mais aussi grillés au petit déjeuner. La mie est ferme et bien tassée, la croûte légèrement craquante (elle pourrait l'être un peu plus)... Un vrai bon pain de brousse comme on les aime. 

La petite baguette est à 100 FCFA, la grande à 200. 

Pour trouver la boulangerie de Siby, prendre à gauche au panneau "campement Dodaba", après le marché et avant le centre des guides. La boulangerie se situe environ 100 m plus loin sur la gauche dans cette latérite. 
Budget : 

lundi 12 décembre 2011

Chawarma-party au Rayan

Soyons brefs mais efficaces : le Rayan propose, à ma connaissance, les meilleurs chawarmas de Bamako. Une adresse à avoir en tête pour un en-cas rapide, une faim de fin de soirée, bref, pour toutes les situations où vous auriez pu fréquenter la chaîne de hamburgers à l'affreux clown si elle était implantée au Mali. Sauf que le Rayan est meilleur, bien meilleur. 


Implanté au bord de la route de Koulikoro, le Rayan ne paye vraiment pas de mine : écriteau criard, éclairage blafard digne d'une charcuterie de campagne... Quelques détails amusants redonnent cependant le sourire, notamment l'étonnante faïence murale dans les tons rose et rouge (il fallait oser), et les fantastiques petits animaux distributeurs de cure-dents.

A la carte, diverses salades, des mets libanais, et les chawarmas. Mention spéciale pour les "brocettes" de poulet et la salade de boucher (pauvre gars !).


Si vous choisissez quelques plats libanais à partager avant d'entrer dans le vif du sujet (hoummous par exemple), ils vous seront servis rapidement, avec une quantité de pain généreuse, et ils seront ou devraient être bons.

Maintenant, le chawarma, qui est vraiment le point fort du Rayan. Je ne pourrai parler que du chawarma poulet, le seul que j'aie goûté.

D'abord, il y a le poulet, de beaux morceaux, pas une portion maigrichonne de poulet bicyclette. Ensuite, le vrai plus, c'est que ce brave poulet est servi dans une sauce à la composition encore non déterminée, mais fondante et délicieuse, qui se marie fort bien avec l'oignon et les quelques frites présentes dans le sandwich. C'est un régal.

Côté boissons, la maison ne sert pas d'alcool, mais propose les sucreries habituelles et une sélection de jus.

En résumé, le Rayan est un restaurant rapide sans prétention mais qui connaît son métier et qui constitue un point d'étape fiable au coeur des lieux de fête animés de la route de Koulikoro. D'ailleurs, le "public" ne s'y trompe pas : il y a toujours du passage, même en semaine.

Le Rayan est situé au bord de la route de Koulikoro, près de chez Azar et du marchand de glaces "Ice cream".
Budget : 

jeudi 8 décembre 2011

Un dimanche à Kangaba

Quand vous dites à un bamakois que vous allez à Kangaba, il vous imagine au pays des griots et des chercheurs d'or, aux confins de la Guinée. Ce post ne concerne pas cette capitale mystique du Mandé, où fut par ailleurs édictée la célèbre charte de Kurukan Fuga, mais le campement qui porte le même nom, à la sortie de Bamako sur la route de Ségou.



A quelques minutes du 3ème pont, et après quelques kilomètres de piste entre les collines, le campement Kangaba, avec ses bougainvilliers, ses arbres et ses tonnelles, vous tend les bras pour vous ressourcer après une semaine ou davantage dans la pollution de la ville. Il s'agit d'un magnifique domaine arboré comprenant un atelier de confection d'instruments de musiques, une (très belle) boutique, un atelier de mobilier, un petit parcours de randonnée sur la colline, des terrains et équipements de sport (volley, foot, kayak), des cases pour y dormir, et, pour ce qui nous concerne plus directement, un bar-restaurant.

Quelques mots sur le cadre, qui constitue en réalité le principal atout du campement : en trois syllabes, je dirais qu'il est tout simplement ma-gni-fique.

Les matériaux utilisés sont naturels : coton brut, bois magnifiquement travaillé et ciré. Une petite touche de fun, dont l'effet est particulièrement réussi en nocturne : les éclairages sont réalisés à partir de ces bassines en plastique multicolore que l'on trouve partout à Bamako. Les cases sont très belles, bien pensées et bien entretenues.

Et je ne saurais achever ces quelques mots sur la déco sans évoquer la piscine, qui n'est pas la plus grande, mais sans aucun doute une des plus belles de Bamako.

L'ensemble est très réussi : malgré l'aridité du site, la combinaison des plantations et du décor rend le campement très chaleureux et très agréable. A quelques minutes seulement de Bamako (30 mn de Niaréla avec le 3è pont, testé pour vous !), il constitue une halte reposante en dehors de la ville.




Maintenant, l'assiette. Car après une bonne rando dans les collines ou une descente en kayak, le sportif du dimanche a faim. 

Les premières fois que j'ai mangé sur place, c'était à l'occasion des célèbres "24 heures de Kangaba", une nuit entière de musique live et de mix, évènement organisé régulièrement au campement. A vrai dire, ces premières expériences ne m'ont pas convaincue : des brochettes de boeuf un peu maigres et trop cuites, accompagnées de frites en petite quantité. Heureusement que la musique et l'ambiance étaient bonnes. 

Mais les expériences suivantes, dominicales cette fois-ci, m'ont conduite à réviser mon jugement. 

Le campement Kangaba propose un menu du jour, ainsi que divers plats classiques (brochettes, grillades...), le tout servi dans des assiettes en terre cuite qui correspondent bien au style de l'établissement. 

Bon, je ne ferais pas le déplacement pour la nourriture (j'ai déjà dit tout le bien que je pensais du cadre), mais ce qui est servi est en général de qualité honnête, et toujours bien frais. Les brochettes sont moins cuites de jour que de nuit, les quantités plus généreuses. Quelques plats ressemblent plus à des essais culinaires qu'à des recettes abouties (notamment le boeuf tikka, ci-dessous à gauche), mais cela reste bon. 


Le service est sympathique. Par contre, il faut bien avouer qu'il manque un peu d'attention pour les clients. Vous pouvez parfois être face à 4 personnes derrière le bar, qui parlent entre elles et manipulent des tickets, sans recevoir pendant plusieurs minutes un seul coup d'oeil vers vos gestes en sémaphore. Sans compter, les soirs de "24h", les interminables histoires de boissons à payer maintenant ou plus tard, et de noms qu'on ne retrouve plus à la caisse au bout de deux tournées. La caisse semble constituer un goulot d'étranglement mal organisé qui nuit à la fluidité du service. 

A noter : le vrai plus de la maison côté papilles, c'est la cave : creusée sous terre et climatisée, elle contient des vins importés dans de bonnes conditions qui en général ne déçoivent pas. Allez y jeter un coup d'oeil ! 

Les cocktails sont bons également (ti-punch, mojito...). 

En résumé, le campement Kangaba propose une cuisine correcte et fraîche, une cave très sympathique, et constitue, surtout, un havre de dépaysement et de calme à quelques minutes du centre ville. Idéal pour un dimanche ou un week-end pour souffler sans prendre la route.

Pour achever en beauté un dimanche de repos à Kangaba, ne rentrez pas par la route de Ségou, mais par la brousse et les rives du canal, dont les abords sont d'une beauté saisissante en fin de journée.

Le campement Kangaba est situé sur la route de Ségou, juste à la sortie de Bamako. Après l'endroit où se termine la 4 voies dotée d'un terre-plein central, prendre la 2è ou 3è piste à gauche (il y a un panneau à droite), puis emprunter la piste pendant quelques km (parcours bien fléché). Tel. : 76 40 30 37
Budget : 

dimanche 27 novembre 2011

Le Savana

De nombreuses villes africaines possèdent un restaurant connu de tous, sans chichis mais bon et de qualité régulière, en plein air, avec toujours du monde, de l'ambiance, et une carte longue comme le bras. Ouaga a le Verdoyant, Niamey le Maquis 2000... A Bamako, nous avons le Savana. 


Le cadre

Moitié en plein air, moitié couvert, le cadre est simple, authentique et chaleureux, avec ses éclairages indirects, ses plantes vertes, ses chaises en peau de zèbre pur coton, et sa vue sur le pizzaiolo. Pas le top du design et de la modernité, mais on s'y sent bien. 

La carte

C'est un des grands atouts de la maison, la carte est très variée. Chacun y trouve son compte, en fonction de ses goûts et de ses moyens : salades, viandes, poissons d'eau douce et d'eau de mer, grillades, pizzas, coupes de glace... 



L'assiette

Je suis loin d'avoir tout testé sur la carte, mais voici le résultat de mes expériences les plus récentes.

L'avant-avant dernière fois, portée par une nostalgie marine, je me suis tournée vers la carte de poissons. Mais je ne suis pas allée jusqu'au bout de ma nostalgie, et j'ai choisi le carpaccio géant de capitaine, dans les délices du fleuve Niger. Malheureusement, j'étais trop affamée pour prendre le temps de le photographier, mais il était bon, très frais, pas vraiment géant mais généreux quand même. Je rechoisirais ce plat volontiers. 

Les autres convives ont choisi la poêlée dieppoise (fort appréciée, avec de bonnes crevettes) (voir photo ci-dessous), des rognons et du foie de veau (apparemment bien cuisinés, parole d'amateurs d'abats). 



Le Savana propose aussi des pizzas, chères, comme un peu partout à Bamako, et pour lesquelles on a le choix entre pâte fine et pâte épaisse. Ce ne sont vraiment pas les meilleures : les ingrédients ont un goût assez insipide, largement noyé sous un fromage qui s'avère être de l'emmental râpé. Même l'huile pimentée est tristoune. 


Il arrive que la maison ait des arrivages de langouste. Dans ce cas, foncez : la langouste est proposée grillée avec une excellente marinade, un régal. 


L'ambiance 

Le service est cool, sympa et efficace malgré le monde. Rien à redire. 

Des concerts sont proposés à 22h en fin de semaine. Les artistes sont de vrais artistes, le son est correct et le volume respectueux des conversations. 

Le Savana brasse beaucoup de monde, des maliens, des expats, des touristes et des gens de passage. Tout ce petit monde constitue un joyeux mélange qui donne à l'endroit une atmosphère unique, qu'on a plaisir à retrouver. 


Le Savana est situé sur la route de Koulikoro, après le Diplomate, sur la gauche en venant du centre-ville. Tél. : 66 71 08 24
Budget : 

dimanche 20 novembre 2011

Chez Marion : comme chez Mamie

Au milieu d'un domaine comprenant un élevage de canards et de cochons, le restaurant Chez Marion propose diverses spécialités françaises, notamment du sud-ouest, dans un décor digne d'une maison de campagne. Pourtant, vous êtes bien au Mali, à la sortie de Bamako sur la route de Koulikoro. Quelques mots clés pour décrire cet endroit rare...


Rustique 

Le restaurant est situé dans un bâtiment inspiré d'une case ou d'une paillote, mais décoré à la manière d'une maison du terroir français : parements en pierre, poutres, lanternes... Heureusement que quelques affiches touristiques et des rideaux en pagne vous rappellent où vous êtes, car sans cela la confusion serait (presque) totale. 

Venir déjeuner Chez Marion, dans cet environnement un peu sombre, vous donne l'impression d'être chez vos-grands parents normands ou bourguignons pour le repas dominical. 



Charcuterie 

Maintenant, l'assiette. Le parti pris de la maison, c'est de proposer des produits issus de l'élevage qui jouxte le restaurant : assiettes de charcuterie, terrine de canard à l'orange, magret ... C'est bon, c'est frais et c'est bien préparé. 

Le seul hic, c'est l'attente des plats, qui peut être longue. N'hésitez pas, si vous maîtrisez la carte, à commander votre repas à l'avance par téléphone. 

Chez Marion, c'est aussi la société La Paillote : de la charcuterie et du capitaine fumé sont produits sur le domaine, et vous pourrez repartir avec une tranche de pâté de campagne ou des boudins antillais. A moins que vous ne préfériez passer commande, sur place ou par téléphone, et vous faire livrer à l'Hôtel Rabelais, où les produits sont déposés deux fois par semaine. Certains d'entre eux sont également vendus chez Caliprix, à Niaréla. 

Les produits sont excellents (La Paillote fournit de nombreux restaurants de Bamako), et permettent de changer de l'ordinaire : jarrets de porc (à cuisiner à la bière...), filets mignons (plutôt au cidre), saucisses de Toulouse (avec un verre de Fronton)... 

Je peux vous envoyer un scan de la liste des produits par e-mail si vous ne l'avez pas encore. 


Sushis

Un autre trésor de Chez Marion : si vous commandez bien à l'avance, et si vous êtes une grande tablée, des sushis et des makis peuvent être préparés pour vous. 

Avant d'essayer, j'étais presque sûre d'être déçue, car je voue une passion sans bornes au poisson cru, et je n'imaginais pas qu'il était possible que les produits nécessaires et la compétence pour les préparer puissent être réunis au même endroit quelque part dans la brousse malienne... 

Mais en réalité, j'ai découvert avec bonheur que l'assiette ne contenait que d'excellents produits (notamment le saumon, ferme et parfumé), et qu'il y avait un vrai savoir-faire, notamment dans la composition des makis. Et pour que la félicité soit totale, wasabi et gingembre étaient de la partie. 


Chez Marion est situé à la sortie de Bamako juste après le péage de la route de Koulikoro au km 40 (1ère à droite après le poste de péage). Tél. : 76 47 00 96 (pour réserver et pour commander de la charcuterie)
Budget : 

lundi 14 novembre 2011

1, 2 ou 3 mangues ?

Plusieurs lecteurs m'ont interrogée sur la signification des mangues de la rubrique "budget". La légende se situe ici, dans un billet du 8 août dernier, mais pour faciliter la vie des nouveaux venus, la revoici.

Les repères de budget correspondent au prix moyen d'un plat principal sur la carte de chaque restaurant :
 : une mangue, moins de 2 000 FCFA

 : 2 mangues, entre 2 000 et 6 000 FCFA

 : 3 mangues, au-delà de 6 000 FCFA

Le fait que les mangues soient entières ou en hérisson ne change rien, c'est leur nombre qui compte. 


Par ailleurs, autre précision technique, les personnes qui se sont inscrites aux mises à jour par e-mail (en haut à droite de la page d'accueil), et qui ne les reçoivent pas, ne font pas l'objet d'une attention malveillante de ma part... Elles n'ont tout simplement pas reçu (bien vérifier dans les spams) ou pas répondu au message automatique de confirmation qu'elles ont reçu dans leur boîte e-mail. 


Dans ce cas, il est possible de ré-entrer son adresse e-mail, et un 2ème message de confirmation sera envoyé. 

Bonne découverte, et bon appétit ! (Et vivement le retour de la saison des mangues...)

Le Namastae India, l'Indien de Niaréla

Discret mais efficace... Le petit restaurant indien situé dans le quartier très calme de Niaréla est simple, bon et agréable. A fréquenter si... 


1- Vous avez envie d'exotisme. Car malgré un éclairage un peu violent et des murs blancs tout simples, quelques éléments colorés parviennent à donner une ambiance d'ailleurs. Et, au-delà du décor, quand votre fréquentation gastronomique habituelle navigue entre l'Afrique et l'Europe, vous serez de toute façon ravi de découvrir une cuisine qui vous donne envie de sauter sur votre tapis volant pour survoler les palais du Rajasthan.

Mais ne nous voilons pas la face, si des éclairages indirects plus doux étaient installés, le lieu serait plus agréable.

2- Vous n'êtes pas de ceux qui chipotent sur leur salade de tomates, et vous avez décidé de dire non à votre balance et au régime hypocalorique. Car si vous commandez une entrée, un plat et un riz au cumin ou au safran, sans oublier les nans au fromage (parce que quand même), vous obtiendrez un repas bien parfumé et bien copieux, mais pas du tout light... Et comme c'est bon, il est difficile d'en laisser, voire impossible de s'empêcher de saucer les plats avec un nan.

Surtout si vous choisissez le mouton Massala, un délice (je n'en dirais pas autant des plats au poulet, qui ont un léger goût de réchauffé, très caractéristique avec la volaille).

Votre balance ne vous félicite pas, mais les endorphines libérées par ce plaisir intense le valent bien... Et ne dit-on pas que le curcuma est bon pour la santé ?


3- Vous venez en groupe (et vous avez réservé). J'ai testé pour vous : malgré l'exiguïté relative de l'endroit, et même si votre table s'avère bruyante et désordonnée, les patrons et les serveurs ne perdent ni leur patience, ni leur sourire.

Bien sûr, vous pouvez aussi venir en petit comité, mais alors pas le même soir que nous...

Le Namastae est situé à Niaréla, dans la rue du Hong Maï, de l'Hôtel Dafina, et presque en face de l'Hôtel Sarama. Tél. : cf la 1ère photo !
Budget :  

dimanche 13 novembre 2011

Raclette-party à La Pierrade

La Pierrade est un restaurant situé à l'intérieur du Byblos, à l'étage, qui propose des plats français classiques, mais aussi et surtout de la cuisine "participative" : raclette, pierrade, fondue... Verdict ?


Lorsque vous entrez dans La Pierrade, vous êtes immédiatement transporté 4 000 km plus au nord, dans un univers de nappes à carreaux rouges et blancs, de lambris et de briques apparentes. Restaurant de station de ski savoyarde ? Etape gourmande sur le plateau de l'Aubrac ? Non non, vous êtes bien à Bamako, en plein Hippodrome, dans un des points névralgiques des nuits bamakoises : Le Byblos

Et oui, car à côté du restaurant libanais se cache une enclave presque totalement dédiée à la cuisine européenne, et en particulier française (magret, confit, foie gras), ainsi qu'aux pierrades, fondues et raclettes. Diantre ! Tout ça à Bamako ?


Le pari est risqué, car ces plats exigent pour la plupart des produits importés, parfois fragiles et souvent onéreux...

Bon, je n'ai pas tout testé, et en particulier pas le flagship de la maison, la pierrade. Mais voici ce que je puis dire à l'issue d'une première visite.

D'abord, le cadre, quoiqu'un peu kitsch, est en accord avec la carte. Il assume pleinement le côté décalé de ce restaurant dans un environnement malien. Le service est assez professionnel, mais hésitant, ce qui peut le rendre un peu trop présent, alors que le meilleur des services est - à mon sens - celui que l'on ne remarque pas.

Maintenant, les plats. La raclette est un peu décevante à première vue, fromage pâlot et inodore, assiette de charcuterie pas très copieuse.

Mais dès les poêlons chauffent, le charme opère. Ah ! Ce grésillement du fromage en train de gratiner, le bonheur de verser la raclette fondue sur la pomme de terre, le plaisir transgressif d'accompagner le tout d'une tranche de rosette...


Au goût, cela tient bien la route pour une raclette mangée en Afrique de l'Ouest, et compte tenu du prix (moins de 10 000 F), on peut dire que le verdict est positif. On y reviendra !

Bon, les quantités ne sont pas énormes, mais à moins d'avoir fait une ballade de 30 km en ski de fond dans l'après-midi, vous ne devriez pas avoir faim en sortant, d'autant qu'il est possible de demander une 2è assiette de fromage.

L'idéal est sans doute, quand on est plusieurs, de mixer raclette et pierrade. Pas très orthodoxe du point de vue culinaire, mais cela permet de varier les plaisirs. C'est ce que font beaucoup de clients, notamment les familles, dont les enfants adorent faire cette cuisine ludique.

En dessert, vous pouvez partager une fondue au chocolat aux fruits, copieuse et délicieuse.


Côté boissons : une carte des vins correcte, et une collection de digestifs, allant de la p'tite poire au Calvados... Toujours appréciable !

Verdict : une sortie agréable et savoureuse, notamment en famille ou entre amis, et un rapport qualité-prix très honorable.

La Pierrade est située au 1er étage du Byblos, sur la route de Koulikoro. 
Budget : 

samedi 5 novembre 2011

Le Faridrome au Blonba

Vous connaissez sans doute les tentes-moustiquaires, vendues au bord des routes, avec une gamme de décoration qui va de la dentelle rose au motif camouflage. Et bien le Blonba semble s'être inspiré de cet accessoire incontournable du paysage urbain bamakois pour créer son nouveau restaurant, un lieu original que l'on pourrait qualifier de "hangar-moustiquaire", où on peut boire un verre et manger un morceau avant les spectacles. 


Le principe est surprenant, et on se demande si la construction sera durable, mais l'effet esthétique est certain, la structure du hangar étant habilement mise en valeur par un jeu d'éclairages multicolores. 

A l'intérieur, le toit a été recouvert de tags. Mention spéciale pour le mobilier, en particulier pour les fauteuils faits de barils récupérés. 



La spécialité de la maison, est, comme le nom du restaurant l'indique, le fari. Il s'agit d'un plat à base de haricot pilé (avis à tous les Coulibaly !) cuit à la vapeur dans des feuilles, et servi sous forme de boulettes. Il se mange avec une sauce aux oignons, et éventuellement de la viande et du piment. Au Faridrome, il est servi avec du poulet ou avec des brochettes.


L'émotion gustative n'est pas renversante, mais avec la sauce, ce n'est pas mauvais. Ce qui est certain, c'est que le fari cale son Coulibaly, et permet d'appréhender sereinement la perspective d'un long spectacle ou d'une soirée animée au Blonba.

Dans tous les cas, le décor original du Faridrome mérite bien que vous y fassiez une petite escale, ne serait-ce que pour boire un verre avant d'entrer dans la salle de spectacle.

Le Blonba se situe avenue de l'OUA, avant la Tour d'Afrique sur la gauche. 
Budget : 

mardi 1 novembre 2011

L'hôtel Salam

Je connais bien le Salam pour y avoir séjourné pendant quelques semaines à mon arrivée au Mali. On ne peut pas dire que ce fut une bonne introduction à la gastronomie bamakoise... Mieux vaut y aller pour la piscine que pour bien manger. 


Il n'est pas rare que les grands hôtels aux normes internationales proposent une restauration standardisée, et parfois décevante. L'Hôtel Azalaï Salam n'échappe pas malheureusement pas à cette fatalité.


Brochettes trop cuites et peu savoureuses, hamburgers servis avec un steack haché cuit à l'avance et réchauffé (horreur !), plats souvent servis froids, buffet du petit-déjeuner où les bacs de nourriture froide sont mis à tiédir lentement sur les bacs d'eau chaude censés simplement maintenir tout ça au chaud (bactéries, vous avez le champ libre)... Que des choses indignes d'un tel établissement.


Si vous y résidez, mieux vaut vous réfugier dans n'importe quelle gargote du quartier du Fleuve, d'autant que la célérité du service, et pire encore, du room service, est plus qu'aléatoire. Comment peut-on être aussi désorganisé ?


Aujourd'hui, je n'y retourne plus que pour y prendre un café de temps en temps avant d'aller travailler, parce que le personnel du bar est très sympa, et parce que l'expresso est bon. Il existe une formule petit-déjeuner au bar du lobby (et non au restau, malheureux !) : café-baguette à 3500 FCFA si mes souvenirs sont exacts.


Je profite de ce message pour vous faire part de quelques réflexions existentielles sur la "ligne" de mon blog...


J'ai reçu plusieurs messages et commentaires de lecteurs qui trouvent que je suis trop positive, et pas assez critique dans mes articles. En fait, même si j'ai déjà publié des messages avec une note négative (Hanoï, Terrasse, Rabelais, et aujourd'hui le Salam), je préfère pour l'instant me concentrer sur les lieux où l'on mange bien (c'est l'objectif du blog, "Bien manger" à Bamako). En effet, en ces temps difficiles pour la restauration bamakoise, je ne me ne sens pas vraiment légitime pour critiquer un pauvre gérant de maquis qui ne m'a rien demandé. En revanche, je n'hésiterai pas à publier quelques billets sur des restaurants vraiment chers qui se moquent du monde et du métier de cuisinier. Mais il reste tant de bonnes adresses et de bonnes initiatives à faire connaître... 

L'Hôtel Azalaï Salam est situé près de l'échangeur de la cité administrative. En venant de la BCEAO par le bord du fleuve, prendre à droite après le CICB, puis à droite à la sortie du virage. http://www.azalaihotels.com/hotel-salam/hotel-bamako.html 
Budget : 

lundi 31 octobre 2011

Un magret sous la tonnelle

La Tonnelle (autrefois Le Floyd) est un bar de nuit, doté d'une piste de danse, d'un billard et d'un coin restaurant. Et, ô surprise, dans une ambiance très africaine, la carte réserve quelques surprises aux amateurs de cuisine européenne. 

En entrant dans ce bar-restaurant d'Hippodrome, rien ne laisse présager que des incontournables de la cuisine française traditionnelle figurent au menu. Ambiance de bar de nuit, néons clignotants, musique ivoirienne ou d'autres pays côtiers... 


Ah si ! Un indice : une vitrine exposant des maquettes d'avions, plutôt inhabituel dans les restaurants de la place.

L'étau se resserre lorsque vous ouvrez la carte, et que vous découvrez que le chef propose, parmi un large choix : 1/ du magret de canard et 2/ en accompagnement, des pommes de terre sautées aux cèpes. Diantre ! Mais on est dans Le bonheur est dans le pré ! (Avec sa phrase culte : "c'est pas gras le confit !")

Et là, c'est le doute. Vous vous dites : existe-t-il des canards-bicyclette, comme les poulets ? Ledit canard sera-t-il surcuit, comme mes brochettes de boeuf de ce midi ? Seront-ce vraiment des cèpes, et non des champis locaux un peu bizarres ? Vous hésitez, vous tergiversez, vous vous dites que vous auriez peut-être meilleur jeu de choisir de classiques brochettes de capitaine avec des frites. C'est qu'il n'y a rien de pire qu'une déception après avoir espéré goûter un plat plein de souvenirs... 

Et bien non, rassurez-vous, vous pouvez y aller : la viande est bonne, importée d'Europe, et si vous la demandez rosée, on devrait vous la servir rosée. Les cèpes sont des cèpes, et les patates sont cuites et assaisonnées comme il faut. 


Pour parfaire l'ambiance landaise, il ne manque plus que la musique de bandas, et, pourquoi pas, l'irruption d'une vachette sur la piste. Et éventuellement, il faut l'avouer, un service plus professionnel, et un peu plus chaleureux.  

En dehors des magrets (je ne voudrais pas que le stock soit trop rapidement épuisé...), il faut aussi faire mention des filets de poisson servis avec une sauce beurre blanc, rare à Bamako mais indispensable en cas de nostalgie de repas de famille 100% pur beurre. Et les autres plats que j'ai pu goûter (brochettes notamment) s'en sortent très bien. 

Bref, un endroit qui gagne à être connu. Je n'ai pas encore testé, mais La Tonnelle organise des apéros-tapas musicaux de temps en temps. 

Pour trouver la Tonnelle, remonter la rue du Blabla vers le nord, tourner à gauche tout en haut, juste avant que le goudron se transforme en latérite, dans l'avenue Nelson Mandela. Le restaurant est environ 400 m plus loin sur la gauche, après La Bodega et avant le rond-point. 
Budget : 

lundi 24 octobre 2011

Le Byblos : attention les yeux !


Sur son site web, le Byblos se présente comme "le plus bel endroit de toute la sous-région". Bon, sur ce point, vous vous ferez votre idée…  Mais ce qui ne fait aucun doute, c'est que derrière un décor en carton-pâte plutôt sujet à controverse, le restaurant situé à l'étage, en mezzanine au-dessus de la discothèque, propose une cuisine libanaise généreuse et authentique.


L'imaginaire collectif autour de la ville de Byblos, qui est aujourd'hui une jolie ville côtière du Liban (Jbeil), est fait de vin coulant des amphores et de douceur méditerranéenne. 

Rien de tel à première vue au Byblos de Bamako. Situé au bord de la route de Koulikoro, cet immense complexe comprenant une discothèque, un espace billard, un bowling et deux restaurants présente un décor pour le moins… original, inhabituel, voire inspiré. 

Murs et plafonds sont peints de fresques hautes en couleur (ciels nuageux, paysages pittoresques...) ou imitant le marbre. Des colonnes monumentales coiffées de chapiteaux d'inspiration corinthienne citizen-kane-esque soutiennent un plafond recouvert de miroirs. 

Vue d'ensemble : colonne de "marbre", chapiteau néo-corinthien et plafond en miroir


Le DJ dispense son homélie musicale sur l'immense piste de danse depuis une chaire au décor directement inspiré de celui des chars romains. 

Le DJ en sa chaire
Bref, n'oubliez pas vos lunettes de soleil, vous allez en prendre plein les yeux.

Mais il serait dommage de s'arrêter à la réserve que peut au premier abord inspirer cet environnement surprenant. En réalité, le restaurant situé au 1er étage vaut la peine d'être découvert, car il est sans doute le meilleur restaurant libanais de Bamako.

Il propose un mezze, qui pour un prix raisonnable vous permet de goûter à de nombreuses spécialités du pays du cèdre : mtabal, houmous, labné, kebbeh, fallafel… Tout y est, bien préparé et plein de saveurs, accompagné d'une assiette de légumes frais et vinaigrés et d'une bouteille d'huile d'olive. 

Les quantités sont généreuses : bien malin qui terminera son mezze.



Le service est professionnel et attentif, voire trop : les serveurs sont un peu trop présents quand le restaurant est peu rempli, intervenant à chaque fois que vous buvez une gorgée ou arrivez vers la fin d'un plat (j'en profite pour dénoncer officiellement la présence dans l'équipe d'un sadique adepte de la cryogénisation des clients, qui refuse d'éteindre les climatiseurs alors que vous bleuissez lentement dessous).

Mais en dehors de cela, le Byblos reste une adresse de référence pour les amateurs de cuisine libanaise, la douceur du mezze partagé faisant presque oublier ce décor renversant... 

Le Byblos se situe sur la route de Koulikoro, près de La Fourmi. Compter 12 000 F par personne pour un mezze. Contact : 75 55 57 44. 
Budget :