lundi 16 janvier 2012

10 000 !

Le blog atteint aujourd'hui les 10 000 visites, en sept mois d'existence. Quel succès ! Un grand merci pour vos commentaires, e-mails, avis, critiques, encouragements, bonnes adresses... Il est important que le fonctionnement du blog reste interactif.

Mon objectif pour 2012, c'est de vous faire découvrir davantage d'adresses mé- ou inconnues... Et je suis sûre qu'il existe plein de trésors cachés dans tous les quartiers de la ville.

En tous cas, c'est promis, je vais essayer d'indiquer plus d'informations pratiques sur les restaurants (jours d'ouverture, n° de téléphone etc.), ce que vous êtes nombreux à m'avoir demandé.

J'en profite pour vous faire part d'une grande et bonne nouvelle : la soupe de fraises est de retour au Sukhothaï ! Les fraises sont encore petites, mais elles sont goûteuses, et leur histoire d'amour avec la sauce au chocolat blanc et le copeau de chocolat noir (belge, s'il vous plaît) fonctionne toujours aussi bien.

Bon appétit !

7 commentaires:

  1. Félicitations pour cette réalisation!

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  2. J’applaudis à la réalisation de ce blog, qui se distingue par la qualité apportée tant aux textes qu’à la mise en page, l’ensemble attestant d’un degré élevé d’exigence artistique de son auteur.

    Concernant le restaurant qui semble emporter vos sens gustatifs vers des hauteurs himalayennes, des touristes, semblerait-il, asiatiques (même si la mention de leur origine de fait pas mijoter plus vite le bœuf de Kyoto) auraient été aperçus, Nikon en bandoulière, photographiant leurs assiettes au cours d’un déjeuner dans cet établissement récemment.

    Même s’il n’a pas encore été démontré scientifiquement que l’utilisation du flash a un impact sur la valeur nutritive des aliments (sur-cuisson), mais que ce moyen ne peut être totalement rejeté puisque nous savons tous, par exemple, que l’effet « yeux rouges » sur les photos attestent des propriétés ionisantes des flashs sur les organismes qu’il surprend, modifiant ainsi leurs qualités substantielles, l’on est en droit de s’interroger si ce vaste mouvement de pictorialisme gastronomique, dont vous êtes l’inspiratrice, respecte le droit à l’image des légumes, viandes et autres condiments, droit à valeur universelle, suggéré tant par Auguste ESCOFFIER (1846-1935), grand codificateur de la gastronomie française au début du XXème siècle, qu’Auguste GUSTEAU ?

    Une réponse m’agréerait.

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  3. Cher lecteur,

    Merci pour votre message, auquel je répondrai, en bonne juriste de tradition romano-germanique, en deux parties.

    A titre principal, je rappelle à votre mémoire que le sieur Jean Anthelme Brillat-Savarin, magistrat, chimiste et médecin, écrivait : "Heureux chocolat, qui après avoir couru le monde, à travers le sourire des femmes, trouve la mort dans un baiser savoureux et fondant de leur bouche". Le mets, le délice n'a de vie gastronomique que parce que quelqu'un sait le goûter. Sans cela, qu'est-ce qui distinguerait une fève de cacao d'une vulgaire baie toxique de l'Alaska ?
    De surcroît, si Auguste Escoffier a en effet attiré l'attention du monde de la gastronomie sur la propriété morale du cuisinier sur ses oeuvres, il n'a évoqué cette question que pour constater l'entrée inéluctable des créations les plus réussies dans le domaine public. Sa pêche Melba en est un exemple éclatant.
    Il appert donc que ni le mets, ni l'acte de transformation de l'artiste-cuisinier, ne sont atteints par cet exercice pictural, leur droit à l'image n'étant qu'une fiction sans nul doute issue d'une application inappropriée des errements de la common law sur la bonne chère.

    A titre subsidiaire, mais ce sera un subsidiaire qui ne l'est pas, je vous répondrai par une question : faut-il vraiment craindre l'interaction entre le flash et l'aliment ? Contrairement à ce que veulent nous faire "avaler" les conservateurs de tous poils (poêles ?), la vie est faite d'échanges, et l'homme libre et heureux s'en nourrit et accepte de se laisser changer par le contact avec autrui. La transformation du padthaï par la la lumière ionisante est une richesse qu'il convient d'accueillir simplement. L'homme qui admet cette interaction est condamné au bonheur.

    En conclusion, et parce que la matière est subtile, je livre à votre réflexion ce mot de Bertolt Brecht, qui pourrait bien, confié à un esprit retors, remettre en cause tout mon propos : "l'homme est bon, mais le veau est meilleur".

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    1. J’entends, Madame, vos arguments. Malgré la démonstration époustouflante de votre raisonnement, vous omettez qu’il existe un droit moral, qui permet à l'auteur de jouir du droit au respect de son nom, de sa qualité et de son œuvre. Il s'agit d'un droit imprescriptible (c'est-à-dire d'une durée illimitée), inaliénable (il ne peut être cédé à un tiers) et perpétuel (il est transmissible aux héritiers).
      Ainsi, lorsqu'une œuvre tombe dans le domaine public, et vous indiquez avec raison qu’Escoffier a reconnu la justesse de ce principe pour une œuvre culinaire, il n’en demeure pas moins impératif lors de l’utilisation de cette œuvre de citer son nom et celui de son auteur ainsi que d'en respecter l'intégrité, au risque sinon de se voir réclamer des dommages et intérêts par les héritiers !
      Ainsi, un met, tombé dans le domaine public, doit, avant de tomber dans votre gosier, être précédé d’une incantation à son créateur. Ce respect du droit explique la lenteur avec laquelle certains individus choisissent leurs plats au restaurant : en effet, assujettis à cette obligation de citer le nom exact et de l’œuvre et de l’auteur, il leurs appartient, pour ne pas risquer d’être poursuivis par les héritiers, de connaître le nom exacte de l’œuvre et l’identité parfaite de son auteur, les alias n’étant pas acceptés.
      Vous citez, avec fraîcheur et volupté, la pêche Melba dont vous attribuez la paternité (ou maternité vu le nom) au grand Escoffier. C’est une erreur historique : la pêche Melba n’est pas d’Escoffier mais du Duc Jean-Edern-Poirot-Delpech-Melba, qui vivait au siècle dernier, en concubinage, avec son cheval baptisé Revient. Monsieur le Duc, en adoration devant son cheval, pestait que ce dernier ne gagnât jamais les courses, ses attributs engoncés dans un collant qui le ralentissaient dans ses enjambées. Fâché, le Duc, tout à son désir de gagner le prix d’Amé-nique-nique, supplia Revient (une relation passionnelle liait le propriétaire-jockey à sa monture-chambourcy) de porter des bas. Or Revient ne s’y résigna pas, malgré les suppliques de son jockey-patron-amant qui insistait furieusement : « Revient, Mets-l’bas ! mets-l’bas !! ».
      Devant ce refus outrageant, un jour de course, juste avant stade 2 lorsque Gérard Holz ne portait pas encore de talonnette, Monsieur le Duc colla une pêche, un bourpif, un pain (non béni mais avec des graines de pavôt) à Revient, qui n’en revînt pas. Le cheval n’y survit pas. De ce jour, était née la pêche Melba, qui traumatisa, traumatise et traumatisera tant d’estomacs.
      Enfin, pour finir mon propos, vous citez Brecht : « l’homme est bon mais le veau est meilleur ». Je dirai même plus « la femme est bonne mais la bière est chaude ».

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  4. Cher contradicteur,
    Bravo et merci pour votre brillante et impétueuse réponse.
    Faisons court, mais efficace, un peu comme dans un mémoire en référé.
    "Cuisiner suppose une tête légère, un esprit généreux et un coeur large", disait Paul Gauguin, dont vous affectionnez je crois la célèbre inclination géographique.
    Pour justifier la survivance d'un droit moral du cuisinier lorsque l'oeuvre tombe dans le domaine public, vous arguez du droit des héritiers à demander des dommages et intérêts. Soit ! Mais que l'héritier soit procédurier n'enlève rien à la générosité de coeur et au désintéressement du de cujus !
    Pour terminer comme vous sur une touche grivoise, encore une citation : "Il y a trois choses, dans la vie, que je ne supporte pas : le café brûlant, le champagne tiède et les femmes froides." Orson Welles

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  5. Madame,
    Je m'incline.
    Quand je vous lis, je pense à Desproges, qui annonçait :
    "Tout au long de cette vie tumultueuse où j’ai donné la joie sur d’innombrables sommiers dont j’ai oublié le nom, j’ai compris qu’on pouvait juger de la sensualité d’une femme, ou d’un homme, bien sûr, mais ce n’est pas tellement mon truc, simplement en observant son comportement à table. Prends-en de la graine, jeune dragueur qui m’écoute. Celle-là qui chipote devant les plats nouveaux exotiques, celle-là qui met de l’eau dans le pauillac, qui grimace au-dessus des pieds de porc farcis, qui repousse les myrtilles à côté du filet de sanglier, celle-là crois-moi, n’est pas sensuelle, c’est évident! Comment voulez-vous qu’une femme qui renâcle devant une saucisse de Morteau puisse prendre ensuite quelque plaisir… avec une langue aux olives ou des noisettes de veau?".
    Votre bien dévoué.

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  6. Nice postt thanks for sharing

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