vendredi 27 janvier 2012

La gargote Thiama : le meilleur tieb' de Bamako ?

Il y a de nombreuses gargotes sénégalaises à Bamako, surtout à Ouolofobougou évidemment, mais en fait dans tous les quartiers commerçants. La gargote Thiama, au quartier du fleuve, est une institution du quartier : son excellent tieboudienne - mais pas seulement - attire une foule d'habitués et de gourmands de passage. 


A la gargote Thiama, on ne badine pas avec l'efficacité et le temps des clients : quand le service démarre, vers les 13 heures, la valse des assiettes commence et rien ne saurait l'arrêter. Les clients assis dans la coquette salle de restaurant se voient servir rapidement leur assiette, colorée de quelques morceaux de ciboulette, et ceux qui attendent leur tieb à emporter ne gardent pas leur gamelle vide longtemps.


Et si le restaurant ne désemplit pas, c'est pour une bonne raison : le tieboudienne, principale spécialité de la maison, servie tous les jours, est délicieux. L'assiette est belle, bien présentée et appétissante. Le riz est bien parfumé et parfaitement cuit, les légumes également, et le poisson est bon, pour un thieb de cette gamme de prix.

Et les quantités sont plus que généreuses. L'après-midi pourrait bien s'en trouver fortement ralentie...


D'autres plats, qui varient suivant les jours, sont proposés. J'ai goûté au riz sauce arachide : la sauce est excellente, bien épaisse et goûteuse. Cela change de celle que l'on trouve trop souvent à Bamako, bien trop claire.


Les prix sont imbattables : 1000 F le plat, 100 F le gingembre ou le bissap. Il est possible de prendre son repas à emporter, à condition de venir avec un plat.

La gargote Thiama est un rendez-vous idéal pour un déjeuner rapide au quartier du fleuve.

Un peu d'histoire... Le quartier de Ouolofobougou ("le quartier des Wolof") existe depuis les années 1920. Le train de Dakar arrivant non loin de là, de nombreux sénégalais se sont installés et ont ouvert un commerce dans le quartier. Aujourd'hui encore, une forte communauté d'origine sénégalaise y réside, de même que dans le quartier voisin de Dravéla, et de nombreux restaurants qui y servent le tieb.

La gargote Thiama est sitée au quartier du fleuve : prendre l'avenue de l'Yser (le goudron du CMS), la gargote se situe au bord du goudron, à mi-chemin entre la latérite du Sukhothaï/Abissinia/Café du Fleuve et celle du Bafing. 
Budget : 

mardi 17 janvier 2012

La Rose des sables : escale de l'autre côté du Sahara

Située sur la route de Koulikoro, aux abords de l'ambassade de Chine, la Rose des sables sert, dans un décor plein de charme, une cuisine marocaine parfumée et savoureuse. Enfourchez votre tapis volant pour un dépaysement garanti...


Casting : 

- un décor plein d'élégance et de charme
- un univers culinaire - celui du Maroc - rare à Bamako
- deux patrons dont la personnalité généreuse donne du sens au restaurant

Synopsis :

Une fois le casting réuni et le décor en place, on passe à la commande.

La carte propose des entrées orientales assez classiques, dont des mini bricks au fromage que l'on peut grignoter à deux. En plat principal, vous trouverez des tajines (aux poires, aux pruneaux...), plusieurs couscous (dont un végétarien), et un méchoui.

Pour ma part j'ai goûté le tajine kefta à l'oeuf, mon plat marocain préféré depuis mon dernier voyage à Casa. Il est bon, il est goûteux, les saveurs sont équilibrées.

J'ai aussi essayé le couscous royal, et je n'ai pas été déçue non plus. La viande (mouton, boeuf, merguez) était très bonne, tendre, cuite comme il faut. J'ai eu la surprise de découvrir des morceaux de courge dans les légumes, et c'était délicieux. Un seul petit bémol : bien qu'excellent, il pourrait être servi en plus grande quantité... J'ai certes un bon voire très bon coup de fourchette, mais si je n'avais pas été accompagnée de quelqu'un qui a un appétit d'oiseau-façon et qui a accepté de partager son assiette, je serais restée sur ma faim.

Au niveau du service, RAS : les serveuses sont professionnelles, l'accueil est irréprochable.

A noter qu'un bar très sympa vous accueille également pour prendre un verre en attendant votre plat, ou pour prendre un verre tout court.

Epilogue :

Les convives sont conquis et se pâment.


Attention, c'est du lourd : du classe, du bon, du précis, du pro. On ne va pas à la Rose des sables pour y trouver une cuisine et un service d'amateurs, mais plutôt pour s'offrir une belle parenthèse orientale. 

La Rose des sables est située Route de Koulikoro, juste à côté de l'ambassade de Chine. Tél. : 20 21 04 04 ou 73 09 46 36. Fermé le dimanche. 
Budget : 

lundi 16 janvier 2012

10 000 !

Le blog atteint aujourd'hui les 10 000 visites, en sept mois d'existence. Quel succès ! Un grand merci pour vos commentaires, e-mails, avis, critiques, encouragements, bonnes adresses... Il est important que le fonctionnement du blog reste interactif.

Mon objectif pour 2012, c'est de vous faire découvrir davantage d'adresses mé- ou inconnues... Et je suis sûre qu'il existe plein de trésors cachés dans tous les quartiers de la ville.

En tous cas, c'est promis, je vais essayer d'indiquer plus d'informations pratiques sur les restaurants (jours d'ouverture, n° de téléphone etc.), ce que vous êtes nombreux à m'avoir demandé.

J'en profite pour vous faire part d'une grande et bonne nouvelle : la soupe de fraises est de retour au Sukhothaï ! Les fraises sont encore petites, mais elles sont goûteuses, et leur histoire d'amour avec la sauce au chocolat blanc et le copeau de chocolat noir (belge, s'il vous plaît) fonctionne toujours aussi bien.

Bon appétit !

dimanche 15 janvier 2012

Voyage en Italie : Da Guido

ll n'y a pas grand chose à redire sur Da Guido, LE restaurant italien de Bamako. Avec son ambiance calme et chaleureuse et sa cuisine savoureuse et régulière, c'est une valeur sûre... 



Update du 02 novembre 2012 : Da Guido a déménagé à ACI 2000. Bientôt un post sur la nouvelle adresse...

Qui a déjà séjourné à Naples ne mangera plus jamais de pizzas de la même manière. On vous y jette quelques morceaux de mozzarella écrasés à la main sur une pâte fine recouverte d'un coulis de tomates fraîchement préparé, on y ajoute quelques feuilles de basilic pour la couleur, et hop ! Un soupçon d'huile d'olive, quelques minutes au four, et c'est prêt.

Sachez qu'après cela, votre vie ne sera plus qu'une quête souvent déçue, à la recherche de la "promesse de Naples", pour paraphraser Romain Gary.

"Jamais plus, jamais plus, jamais plus. Des bras adorables se referment autour de votre cou et des lèvres très douces vous parlent d'amour, mais vous êtes au courant. Vous êtes passé à la source très tôt et vous avez tout bu. Lorsque la soif vous reprend, vous avez beau vous jeter de tous côtés, il n'y a plus de puits, il n'y a que des mirages". Je sais, je m'égare, mais La promesse de l'aube est mon livre préféré, et j'avais envie d'en parler.

Bref, dans ma quête de la meilleure pizza de Bamako, ma route a croisé le Da Guido. Et j'y ai posé mon sac...

Nous ne sommes pas exactement à Naples, mais malgré la difficulté à trouver tous les ingrédients qu'il faut à Bamako, pour peu que l'on demande à Guido, le chef italien, une pâte fine et l'utilisation de la mozzarella, le résultat est tout à fait honorable.

Et le Da Guido ne sert pas que des pizzas : viandes, poissons, pâtes, petites entrées sympathiques, tiramisu... La carte est bien fournie et de qualité régulière.

Le tout est servi, de manière très professionnelle, dans un décor simple mais très agréable : une jolie salle, et une cour aménagée à la manière d'un petit restaurant napolitain, avec de la verdure, de la fraîcheur, et un aménagement des tables qui garantit à chacun son intimité. L'ambiance est plutôt calme : Da Guido est à éviter pour les repas en groupe qui risquent d'être trop bruyants.



Ma seule réserve concerne le dosage des sauces, notamment dans les salades et dans les pâtes. Il y en a souvent trop, et cela peut rendre le plat écoeurant, surtout quand il s'agit de sauces à base de crème fraîche.

Il faudrait revenir à l'usage italien en la matière, qui consiste à donner la primauté au produit : les pâtes, la tomate, le basilic, le fromage... La sauce n'étant là que pour sublimer celui-ci.

Bon à savoir : le jour de fermeture du Da Guido, le jeudi, le savoir de Guido s'exporte au Relais Bamako Plage, à Torokorobougou, qui propose alors des pizzas d'une qualité équivalente.

Da Guido est situé à Hippodrome. Remontez la rue du Blabla, entrez dans la latérite qui la prolonge, et tournez au 2ème carré à droite (panneau). Le restaurant est situé 150 m plus loin sur la droite. Tél. : 66 79 01 35 (possibilité de livraison à domicile). Fermé le jeudi. 

Budget : 

dimanche 8 janvier 2012

L'Abissinia

Les travaux duraient depuis plusieurs mois, les rumeurs et démentis couraient sur la date d'ouverture... Enfin ! Le fameux restaurant éthiopien du quartier du fleuve, dont je vous avais parlé ici, est désormais ouvert. Un endroit à tester et à suivre... 



Malgré plusieurs repas pris à l'Abissinia, j'ai hésité à écrire un billet dès maintenant : le restaurant est ouvert depuis seulement un peu plus de 15 jours, et certains aspects (fluidité du service notamment) sont encore en rodage. Cependant, devant l'impatience de certains de mes lecteurs (que pourrais-je te refuser, à toi, public ?), j'ai résolu d'écrire quelques mots, qui doivent être lus en gardant à l'esprit qu'il s'agit d'un endroit nouveau, et une cuisine jusqu'ici quasiment absente des restaurants de Bamako, donc entièrement nouvelle pour le personnel.

Ces précautions préliminaires exposées, entrons dans le restaurant.

La première vraie réussite de l'Abissinia, c'est son décor, d'un charme éblouissant, notamment le soir. L'entrée, qui attirait l'oeil des passants impatients depuis plusieurs semaines depuis la rue, ouvre sur un patio qui abrite des tables et plusieurs salons. Le centre du patio accueille un brasero, accessoire indispensable à la cérémonie du café, sur les braises duquel sont jetés des herbes et de l'encens. Les éclairages sont doux et indirects.


A l'intérieur, l'éblouissement continue. Malheureusement, l'unique photo que j'ai prise ne reflète pas bien l'originalité et le raffinement de la décoration, dont le point d'orgue est une superbe table dont le pied est fait d'une grande et belle souche d'arbre.


A la carte, une surprise : finalement, chacune des versions qui circulaient sur la nature de la cuisine qui serait servie dans ce restaurant avait sa part de vérité, puisque c'est à la fois de la cuisine éthiopienne et des spécialités espagnoles que l'on peut déguster à l'Abissinia. Association qui peut paraître inattendue, liée à l'histoire du jeune couple qui a créé l'établissement.

Ainsi, en entrée ou à partager à titre de tapas, du fromage espagnol (fort bon), du jambon ibérique, de la tortilla... En plat principal, outre les plats traditionnels éthiopiens, le restaurant propose, le mardi et le vendredi, une paella.

A côté de ces spécialités, on trouve des plats plus classiques, tels qu'un filet de capitaine ou des pâtes.

Au final, la carte est donc relativement fournie et bien équilibrée. Chacun devrait y trouver son compte.

Côté service, on sent une vraie exigence, et les serveurs "seniors" forment les plus jeunes à un service de tradition européenne. En revanche, l'attente est longue, et le service manque de fluidité et de naturel, mais on espère que cela se résoudra avec le temps.

Maintenant, le coeur du sujet : l'assiette.

Et l'assiette, en gastronomie éthiopienne, se mange : il s'agit de la fameuse injera, faite de farine de teff (millet) fermentée. Traditionnellement, plusieurs mets sont disposés sur cette galette, dont on découpe des morceaux à la main pour saisir les morceaux de viande ou de légumes.


Très souvent, les restaurants éthiopiens proposent de grandes injeras que l'on partage à plusieurs, mais à l'Abissinia, les injeras sont individuelles, ce que je trouve dommage, car la convivialité n'est pas la même... Ce serait bien d'avoir le choix. Une suggestion à faire aux patrons ? 

Les plats eux-mêmes sont servis dans des récipients en terre individuels, dont certains intègrent un mini-brasero. L'idéal est d'en commander plusieurs, avec un assortiment de légumes, et de partager. 



Verdict ? Certains plats de viande fricassée (gored gored, zil zil tibs), quoique bien préparés, ont des saveurs très classiques et ne sont pas réellement remarquables, au contraire des plats en sauce, qui sont délicieux. La sauce, souvent relevée, imprègne l'injera, ce qui décuple son potentiel gustatif... 

Le misir be siga (viande de boeuf dans une sauce aux lentilles), en particulier, vaut le détour, mais le dorowoot (poulet en sauce aux oignons) se défend bien également.  

A noter que la carte propose également des vins de terroir espagnol, peu connus mais de qualité.  

En conclusion, bien qu'encore en cours de mise au point pour cause d'ouverture très récente, l'Abissinia propose un cadre raffiné, et une cuisine de qualité et rare à Bamako, qui donnent envie de l'essayer et de le réessayer et de suivre son évolution dans les prochains mois. 

L'Abissinia est situé au quartier du fleuve, dans la même latérite que le Café du fleuve et le Sukhothaï, juste à côté de celui-ci. Tél. : 20 22 05 70. Fermé le lundi.
Budget :